Clients & utilisations des stickers

Comment concilier la personnalisation et la standardisation des stickers ?

Manuella : Il y a effectivement, a priori, un paradoxe entre la personnalisation et la production en série. Il a fallu surmonter de nombreux défis techniques et logistiques pour y parvenir. Sans entrer dans un luxe de détails techniques, nous utilisons la technique de l'amalgame, un procédé de standardisation de la production de produits imprimés.

Il y a encore quelques années, nous travaillions sur mesure : nous mettions une ligne de production au service d'une seule commande de stickers. De fait, les coûts de fabrication étaient prohibitifs : démarrage, calage machine, réglage, tout cela faisait partie des coûts de machine parmi les plus chers qui soient. Au lieu de traiter un client, une commande, une fabrication, nous avons donc commencé à traiter des clients, des commandes et une fabrication d'autocollants. C'est le principe de l'amalgame, et grâce à cela, les coûts de fabrications sont en quelque sorte "dilués" par le nombre de clients.

Stéphane : C'est un peu ce qui fait de moi un "préindustriel" : je demeure artisan, mais utilise des techniques industrielles pour rester dans la course. Car Il y a en effet une course : il existe aujourd'hui de très nombreux sites de vente en ligne proposant des stickers sur mesure à prix discount tel que nous le proposons depuis 2004. Mais, ces sites sont des généralistes : ils vendent tout ce qui se vend (cartes de visites, flyers, affiches, autocollants, papier à en-tête, etc…), et font produire la plupart du temps au Maghreb ou en Europe de l'est, pays dans lesquels les coûts et conditions de travail sont nettement moins contraints qu'en France. Nous n'échappons malheureusement pas à cette tendance générale qui concerne de très nombreux produits de consommation.

Aussi, au risque de passer pour un peu chauvins, nous sommes fiers de dire que nous fabriquons nos stickers en France.

Qui achète vos stickers ?

Manuella : Ce sont principalement des confrères imprimeurs non spécialisés, des revendeurs ou des agences de communication qui n'ont pas notre capacité à fabriquer des stickers sur mesure de la façon dont nous le faisons (à savoir à des prix abordables !) et sur lesquels ils peuvent opérer des marges commerciales conséquentes.

De nombreux particuliers font également appel à nous, de même que des commerçants ou des auto-entrepreneurs. Nous avons aussi un certain nombre de collectivités parmi nos clients, et les associations qui nous ont fait débuter la fabrication de stickers il y a plus de 20 ans nous sont toujours fidèles !

Les entreprises représentent un bon tiers de notre clientèle. Elles sont de grandes consommatrices d'autocollants qu'elles personnalisent souvent à leur image.

Quelles utilisations pour des stickers ?

Manuella : Elles sont étonnamment variées : une grande partie de ce que nous fabriquons est utilisée comme étiquettes pour des produits de vente. Nous avons, par exemple, de nombreuses brasseries artisanales qui nous commandent des étiquettes pour leurs bières, ou encore des apiculteurs, qui proposent la plupart du temps de nombreuses références commerciales, et qui trouvent dans nos stickers le support idéal pour leurs besoins et à des prix très bas.

Une autre utilisation fréquente est celle de la promotion : les entreprises, associations ou collectivités, y apposent leur marque ou leur slogan, fournissant une information succincte mais pratique à l'usage d'un large public. Les stickers se retrouvent ainsi sur des cartons d'emballage, des produits, des vitres, des cadeaux, des colis ou des catalogues personnalisés pour l'occasion.

Stéphane : On trouve également des types d'utilisations plus techniques : des références de normes, des schémas de production, des consignes de sécurité, et parfois dans des conditions d'utilisations compliquées (forte chaleur ou froid intense, rayonnement, lumière, etc.). Dans ces derniers cas, la fabrication des autocollants est évidemment plus délicate.

Enfin, la dernière utilisation que l'on trouve fréquemment est plutôt à classer dans le domaine de l'artistique : les milieux associatifs sont friands de stickers pour promouvoir leurs concerts, spectacles, pièces de théâtre et programmations en tout genre. Le milieu du street-art est également un fervent adepte de l'autocollant vinyle.

Y a-t-il une place pour la créativité avec la PAO ?

William : Oui, évidemment. Si les clients ont souvent une idée précise de ce qu'ils souhaitent, même la partie "exécution" du travail requiert une certaine créativité : à force de voir défiler des objets graphiques, j'ai souvent des idées de modifications à proposer, des améliorations à apporter qui permettent une meilleure mise en valeur. Un peu comme un architecte qui a l'habitude et qui sait d'instinct comment placer des pièces les unes par rapport aux autres. C'est un métier, ça ne s'improvise pas !

D'une façon plus générale, je suis le référent technique pour tout ce qui concerne l'impression numérique (traceur et plotters de découpe) : j'ai donc eu tout loisir d'organiser le travail autour de ce pôle d'impression de stickers comme je l'entendais, ce qui m'a obligé à faire preuve d'inventivité pour optimiser la production et améliorer la qualité générale de nos gammes d'autocollants.

Propos recueillis et mis en forme par Camille Leclerc
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