William, PAO & production de stickers

Votre parcours en quelques lignes ?

Je suis issu d'une génération qui a grandi avec des ordinateurs permettant déjà des utilisations graphiques assez évoluées : dès mes 10 ans, je passais pas mal de temps sur les premières versions de Photoshop, à bidouiller des images. C'est donc assez naturellement que je me suis orienté vers un Bac pro "production graphique" : en alternance une semaine sur deux, je me suis fait embaucher en tant qu'apprenti chez Papcart. Cette entreprise était un peu une évidence familiale, puisqu'une grande partie de ma famille y avait déjà travaillé : mon père, ma mère, mon oncle, mon grand-père... C'était sans doute une solution de facilité, mais je me sentais un peu l'obligation d'y faire mes premières armes, une sorte de passage initiatique.

Après trois années là-bas, pendant lesquelles j'ai notamment et de façon assez inattendue formé celui qui m'a ensuite remplacé, mon oncle Stéphane m'a proposé de m'embaucher : un des employés de son imprimerie de stickers était parti un an avant, et il avait besoin de quelqu'un, ce qui tombait plutôt bien.

J'ai été pris tout d'abord comme "opérateur PAO", ce qui était le cœur de mon métier : traitement informatique des fichiers, création graphique... Il se trouve que j'ai un bon coup de crayon, je dessine très régulièrement. Je suis surtout graffeur et ai passé des centaines d'heures à vider des bombes de peintures : le but n'étant pas de dégrader des murs avec des signatures vaines, mais bien de réaliser des fresques, et mettre de la couleur sur des espaces publics bien trop gris à mon goût. Cela m'a valu quelques déboires avec la police, mais la mairie concernée est intervenue auprès de la justice pour faire valoir la qualité artistique de mes graffs : j'ai même fini par passer des heures de Travaux d'Intérêt Général à peindre des trompe-l'œil pour le compte de la ville ! Aujourd'hui, je ne graffe plus que sur des murs autorisés, ou dans des friches industrielles qui ne gênent personne : j'ai sans doute un peu vieilli, et je préfère graffer sans avoir à regarder par-dessus mon épaule.

Quoiqu'il en soit, mon travail principal reste celui d'opérateur PAO au sein de Stickers Discount.

william barjolle sur son poste PAO

En quoi consiste votre travail ?

Avant d'imprimer physiquement des autocollants, je gère la partie PAO : la plupart du temps, il s'agit de retoucher des fichiers existants, que ce soit des modifications du contenu même, ou bien une normalisation visant à rendre le fichier conforme à la machine qui imprimera les autocollants. Normalisation ou modification, c'est la partie que l'on appelle "l'exécution". Il y a également la "création", qui comme son nom l'indique consiste à proposer au client des mises en page ou des visuels qui répondent à ses attentes.

Depuis quelques temps, j'ai pris en charge ce qui concerne la partie graphique du site internet, autant pour la charte graphique que pour les photos et tous les éléments visuels qui le concernent. J'ai dû improviser un petit studio photo, et j'apprends sur le tas : c'est assez plaisant et me change du travail que je fais d'habitude, tout en restant dans le domaine de la création.

Pour ce qui est de l'impression de stickers en elle-même, je m'occupe de toute la partie numérique : impression sur la machine numérique (xérographique) et sur le traceur jet d'encre, qui permet des impressions de très grande taille. Si la machine numérique ne demande pas vraiment de compétences particulières, l'utilisation du traceur est plus technique : elle demande une analyse et une anticipation importantes pour parvenir au résultat final, étant donné les nombreux critères à prendre en compte pour une bonne réalisation de stickers personnalisés. Il faut notamment jauger intelligemment la quantité d'impression à lancer en fonction du transport et de la découpe d'autocollants que cela va générer par la suite. Il faut également prévoir les différentes formes de façon à ne pas saturer la découpe par la suite. Le traceur est une machine très fiable et de haute technologie, autant sur les couleurs que les dimensions, mais qui demeure assez fragile : il convient donc de la nettoyer rigoureusement, de l'entretenir avec soin, et surtout de bien savoir s'en servir.

Enfin, comme tout le monde, je mets la main à la pâte pour le façonnage : découpe au massicot, pliage, décorticage, colisage, bref, tout le travail des "petites mains" qui est indispensable et auquel chacun participe.

Propos recueillis et mis en forme par Camille Leclerc
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